Alma Tegma
Alma Tegma d taddart deg tɣiwant n Zekri.
Alma Tegma | ||||
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Ansa | ||||
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Awanek anayan | Lezzayer | |||
Tawilayt | Tawilayt n Tizi Wezzu | |||
Tadayra | Tadayra n Yiɛeẓẓugen | |||
Taɣiwant | Zekri |
ALMA TEGMA
village ancestral des Ath Hassaine.
Commune de Zekri, Wilaya de Tizi Ouzou
Alma Tegma est un village rural et rustique qui se trouve en Kabylie et appartient à un groupe de villages constituant la tribu (Arch) des Ath Hassaine. Ce village est situé à 4 km au nord de la commune de Zekri (anciennement Taaroust ou El Had des Ath Ou Malek), à 35 km à l’est d’Azzazga, à 80 km au nord-est de Tizi Ouzou , et à 30 km à l’est d’Azeffoun. Jusqu’à 1947, date de la création de la commune de Zekri, les villages de la tribu des Ath Hassaine dépendaient de la commune-mixte d’Azeffoun.
« Alma » (Ilmayen au pluriel) signifie en berbère «pré, prairie »; Tegma, viendrait du mot « Tigmi » qui veut dire « qui grandit, qui se développe, qui croît ». D’où « Alma Tegma » signifie « Prairie en croissance ». Cette localité possède, effectivement, une végétation luxuriante, des arbres et des plantes de toutes espèces, et se trouve bien irriguée par plusieurs sources et petits ruisseaux.
Vers 1890, l’Arch (la tribu) des Ath Hassaine était composé de huit villages, d’après Emile Carette (Capitaine-géomètre) et Louis Sicard (commissaire géomètre) envoyés dans cette région par l’administration coloniale française pour l’opération de délimitations des terres, des territoires et de la création des Douars. Ces villages sont : Alma Tegma, Aguemoun, Agouni Aissa, Ighil Makhlef, Tala Maala, Bounaamane, Tizaghouine et Bougharèche. Alma Tegma se trouve en contre-bas du Col de Djemaa Sidi Aissa, dans une clairière en face de la montagne de Bourouma, située au nord du village, et à environ 15 km à vol d’oiseau à l’est d’Azeffoun , au sud-ouest non loin des Béni Ksila et à l’est de Assif Hend ou Youcef, actuel Sidi Khelifa.
Le village d’Alma Tegma est composé d’une cinquantaine de maisons ancestrales, construites avec de la pierre de rocher, travaillées et placées les unes sur les autres, parfois sans ciment naturel (bouse de vache mélangée à de la paille) et un toit constitué de tuiles rouges fabriquées le plus souvent dans la même localité par des artisans paysans. Les portes et les cadres sont en bois, ainsi que les poutres (Tessada ou Tikjda) et les madriers, fabriqués à partir de troncs d’arbres coupés et aménagés pour soutenir le toit de la maison. Dans ce village, il existe trois fontaines d’eau potable et trois bassins édifiés et dédiés comme abreuvoirs pour les animaux (chèvres, moutons, vaches, mulets et chevaux). L’une se trouve non loin de la place du village, appelée Thala. C’est un bassin d’où coule une eau fraiche. Ce bassin est protégé par un toit, quatre murs et une ouverture sans porte. A l’intérieur et au-dessus du bassin est bâtie une plate-forme qui sert de lieu de repos, de discussion et de prière. En été, comme en hiver, la température est relativement agréable à l’intérieur. Ce lieu sert aussi aux hommes et aux femmes du village à faire leurs toilettes et à laver leurs effets, selon une organisation d’emploi du temps bien déterminé par les règlements du village. L’autre fontaine est située à 300 mètres à l’est et à la sortie du village, sur le chemin tribal menant aux villages de Tizeghouine et de Bougharèche. On l’appelle « El Ainser » ; elle coule en permanence et son eau est fraiche et très appréciée par les villageois. A mi-chemin de cette source, on trouve un bassin d’eau, à même le sol, qui sert d’abreuvoir aux animaux quand ils quittent le village pour aller paître dans les champs et les maquis avoisinants, ou quand ils reviennent en fin de journée. Ce point d’eau s’appelle « Tamjoujit ». Cette source sert aussi à irriguer quelques jardins potagers s’y trouvant en contrebas et aux alentours. On trouve aussi une source dotée d’un petit bassin, situé à 300 mètres en contrebas et au nord de « Tamjoujit », qui permet aux hommes de prendre leur bain en période estivale, loin du village dans un coin discret et caché. Ce bassin est appelé « Taghlat ». A Tighilt, il existe une autre fontaine d’eau fraiche utilisée par la population habitant les hauteurs du village. On l’appelle « Tala n Tighilt ».
Le centre du village occupe une place importante dans la vie sociale des villageois. C’est là que tout le monde se rassemble, où les gens se rencontrent, discutent et passent le plus souvent leur temps, quand ils ne sont pas aux champs, ou à leurs occupations. Une plate-forme, avec un banc en pierres cimentées longeant le bas du mur de la petite mosquée du village, sert de lieu de forum aux gens du village lors de réunions ou d’assemblée (Tajmaat). En face de ce lieu est érigée une stèle commémorative en hommage au Colonel Amirouche et à ses compagnons, réunis le 11 novembre 1958 pour la dernière fois dans cette place, avant leur départ pour Tunis, lors de la guerre de libération de 1954 à 1962. Le Colonel Amirouche, en compagnie de Si El Haouas et de leurs compagnons, en route pour Tunis, seront encerclés par une grande armada de l’armée française et tués, armes à la main, dans la région de Boussaada, le 29 mars 1959. Sur cette stèle, il est transcrit en arabe : « En ce lieu d’Alma Tegma s’est tenue une réunion importante des combattants de la zone 4, Wilaya 3, sous le commandement du Colonel Amirouche, en date du 11 novembre 1958 ».